Les anesthésiques locaux (AL) sont des agents qui bloquent de façon réversible la conduction nerveuse. Ce sont des aminoamides ou aminoesters. En terme de pharmacocinétique, ce sont des bases faibles qui se fixent aux composants du sang ; hématies et protéines sériques. Les concentrations d’AL sont particulièrement élevées au site d’action, puisqu’ils sont administrés localement. La durée d’action des AL dépend de la vitesse de leur résorption systémique. Les esters sont hydrolysés dans le sérum et les hématies par des estérases non spécifiques. Après leur passage dans le courant sanguin, les AL amides sont éliminés par le foie via le système du cytochrome P450. Les AL sont utilisés pour leur capacité à bloquer la transmission de l’influx nerveux le long de la membrane lipidique axonale. Ils agissent par obstruction du pore central du canal sodique auquel ils accèdent par la face cytoplasmique. Leur action n’est pas limitée aux seuls canaux sodiques : les AL ont un effet sur les canaux potassiques et calciques. Les AL ont, en outre, des propriétés anti-inflammatoires intrinsèques et peuvent moduler la réponse inflammatoire. De plus, un bloc nerveux permet d’atténuer le développement de la sensibilisation du système nerveux secondaire à une agression tissulaire (comme une chirurgie) et responsable des phénomènes d’hyperalgésie, réduisant ainsi la morbidité postopératoire et accélérant la réhabilitation. Les AL ont un effet sur une multitude de processus cellulaires dont notamment les prostaglandines impliquées dans l’inflammation, les mitogen-activated protein kinase (MAPK) qui jouent un rôle fondamental dans la transduction du signal de la surface de la cellule jusqu’au noyau et la maintenance du signal après inflammation, les récepteurs couplés aux protéines G qui interviennent dans la communication intra- et intercellulaire, les récepteurs N-méthyl-D-aspartate (NMDA) facteur clé du développement de l’hyperalgésie périopératoire. Les AL altèrent également le métabolisme énergétique, ce qui pourrait expliquer leur myotoxicité. En termes de toxicité, la plupart des anesthésiques sont d’abord toxiques au niveau du système nerveux central puis, à plus forte concentration, ils deviennent cardiotoxiques. Les AL diminuent la conduction intraventriculaire et prolongent la période réfractaire. Ils ont, de plus, une toxicité propre pour la fibre nerveuse qui peut entraîner des troubles neurologiques transitoires. Les énantiomères S, comme la ropivacaïne et la lévobupivacaïne, s’ils ne mettent pas à l’abri des accidents cardiaques semblent permettre une réanimation beaucoup plus efficace. Cette réanimation a été récemment bouleversée par les publications montrant l’intérêt de la perfusion d’une émulsion lipidique dès l’apparition des signes cardiaques ou nerveux de toxicité. Il est aujourd’hui formellement recommandé de disposer de flacons d’émulsion intralipidique dans la structure dans laquelle on pratique une anesthésie locorégionale. Pour télécharger ce Livre Cliquez ici
lundi 9 mars 2015
Pharmacologie Des Anesthésiques Locaux
Les anesthésiques locaux (AL) sont des agents qui bloquent de façon réversible la conduction nerveuse. Ce sont des aminoamides ou aminoesters. En terme de pharmacocinétique, ce sont des bases faibles qui se fixent aux composants du sang ; hématies et protéines sériques. Les concentrations d’AL sont particulièrement élevées au site d’action, puisqu’ils sont administrés localement. La durée d’action des AL dépend de la vitesse de leur résorption systémique. Les esters sont hydrolysés dans le sérum et les hématies par des estérases non spécifiques. Après leur passage dans le courant sanguin, les AL amides sont éliminés par le foie via le système du cytochrome P450. Les AL sont utilisés pour leur capacité à bloquer la transmission de l’influx nerveux le long de la membrane lipidique axonale. Ils agissent par obstruction du pore central du canal sodique auquel ils accèdent par la face cytoplasmique. Leur action n’est pas limitée aux seuls canaux sodiques : les AL ont un effet sur les canaux potassiques et calciques. Les AL ont, en outre, des propriétés anti-inflammatoires intrinsèques et peuvent moduler la réponse inflammatoire. De plus, un bloc nerveux permet d’atténuer le développement de la sensibilisation du système nerveux secondaire à une agression tissulaire (comme une chirurgie) et responsable des phénomènes d’hyperalgésie, réduisant ainsi la morbidité postopératoire et accélérant la réhabilitation. Les AL ont un effet sur une multitude de processus cellulaires dont notamment les prostaglandines impliquées dans l’inflammation, les mitogen-activated protein kinase (MAPK) qui jouent un rôle fondamental dans la transduction du signal de la surface de la cellule jusqu’au noyau et la maintenance du signal après inflammation, les récepteurs couplés aux protéines G qui interviennent dans la communication intra- et intercellulaire, les récepteurs N-méthyl-D-aspartate (NMDA) facteur clé du développement de l’hyperalgésie périopératoire. Les AL altèrent également le métabolisme énergétique, ce qui pourrait expliquer leur myotoxicité. En termes de toxicité, la plupart des anesthésiques sont d’abord toxiques au niveau du système nerveux central puis, à plus forte concentration, ils deviennent cardiotoxiques. Les AL diminuent la conduction intraventriculaire et prolongent la période réfractaire. Ils ont, de plus, une toxicité propre pour la fibre nerveuse qui peut entraîner des troubles neurologiques transitoires. Les énantiomères S, comme la ropivacaïne et la lévobupivacaïne, s’ils ne mettent pas à l’abri des accidents cardiaques semblent permettre une réanimation beaucoup plus efficace. Cette réanimation a été récemment bouleversée par les publications montrant l’intérêt de la perfusion d’une émulsion lipidique dès l’apparition des signes cardiaques ou nerveux de toxicité. Il est aujourd’hui formellement recommandé de disposer de flacons d’émulsion intralipidique dans la structure dans laquelle on pratique une anesthésie locorégionale. Pour télécharger ce Livre Cliquez ici
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